Quels symptômes pour la gale chez le chien et le chat?

Mon chien se gratte, a-t-il la gale du chien ?

La gale sarcoptique est une maladie parasitaire contagieuse du chien dont l’agent responsable est un acarien nommé Sarcoptes scabiei var. canis. Cet acarien vit dans le stratum corneum c’est à dire la couche cornée de l’épiderme. Il est à l’origine de démangeaisons importantes appelées prurit, souvent intense. La femelle acarien dépose ses œufs dans des galeries creusées dans la peau ce qui formera des petites vésicules surmontées d’une croûte qu’on appelle « boutons de gale ». Cela occasionne chez votre chien une dermatite papuleuse, prurigineuse et érythémateuse ; des mots bien compliqués pour dire que votre compagnon se gratte, se frotte, se mordille, se secoue jusqu’à ce que la peau déjà bien abîmée soit presque à sang ! Il peut perdre énormément de poils du fait de ces démangeaisons, se retrouvant presque nu (= alopécie) et obtiendra une peau dont la couche cornée de l’épiderme est plus épaisse et moins souple (= hyperkératose ou parakératose). Sa peau peut être fortement abimée par le grattage formant alors des lésions, des ulcères et des squames essentiellement sur la tête, les membres et les zones inférieures du corps (ventre, bas des flancs). 

De manière générale, lorsqu’elle dure depuis longtemps, cette maladie parasitaire atteint l’état de santé de votre chien qui peut être alors fortement affaibli, se gratte à sang et montre un caractère irritable. Il se peut aussi qu’à plus long terme, il fasse de la fièvre, ait les ganglions gonflés et perde du poids d’où l’importance de diagnostiquer et de traiter votre chien au plus vite. Il faut noter toutefois qu’avec l’usage de plus en plus fréquent d’anti-parasitaires, ces formes graves de gale sont de moins en moins observées.

Afin de dépister la gale, votre vétérinaire peut faire un raclage cutané c’est-à-dire qu’il prend entre ses doigts un pli de peau au bord d’une lésion et gratte cette zone à l’aide d’une lame de bistouri. Le matériel recueilli (couches supérieures de la peau) est ensuite déposé sur une lame de microscope et mélangé à de l’huile minérale ou à du lactophénol (= une solution de phénol et d’acide lactique dans de l’eau et du glycérol permettant de voir bouger les parasites éventuels). Il est ainsi possible d’observer au microscope la présence de parasites, de larves ou d’œufs.

Il s’agit d’une maladie qui touche essentiellement les rassemblements de chiens (chenils, refuges, élevages, pensions canines, meutes) car elle nécessite des contacts rapprochés entre les chiens. De plus, le parasite ne survit pas plus que quelques jours dans l’environnement dépourvu de son hôte canin. Veuillez toutefois prendre garde que la gale de votre chien est extrêmement contagieuse et peut se transmettre aux autres chiens mais aussi aux renards, aux furets, aux chats et même à vous ! En effet, il s’agit d’une zoonose (= maladie transmissible des animaux à l’Homme), n’hésitez donc pas à informer votre vétérinaire, en plus de votre médecin, si vous présentez également des lésions cutanées, souvent des petits boutons rouges qui démangent.

Votre chien se gratte ? Parles-en à votre vétérinaire
Crédit Photo : photo-vista.de / Gettyimages

Mon chat se gratte, a-t-il la gale du chat ?

Comme pour le chien, le chat est également capable d’attraper la gale. Seulement, Sarcoptes scabiei se trouve essentiellement chez le chien et est très rarement présent chez le chat, sauf en cas de contacts rapprochés de votre chat avec un chien atteint. En revanche chez le chat, on peut retrouver un autre acarien nommé Notoedres cati responsable de la gale du chat appelée aussi gale notoédrique.

Cette gale entraîne, comme pour le chien, des démangeaisons importantes laissant alors une peau à vif (= érythème), abîmée, épaissie (= hyperkératose) et dépourvue de poils à certains endroits (= alopécie). Votre chat sera alors très agité pendant cette période de grattage avant d’être plus abattu lorsque la présence à long terme de parasites atteignent son état général. De plus, ces lésions enflammées sur la peau peuvent se surinfecter et aggraver davantage l’état de santé de votre chat, d’où l’importance de le soigner rapidement.

 La gale notoédrique touche essentiellement les jeunes chatons, bien souvent contaminés par la mère elle-même atteinte. D’où l’importance de traiter régulièrement les animaux contre les parasites, et de redoubler de vigilance à l’adoption d’un jeune chat ! 

Le diagnostic sera fait par votre vétérinaire grâce à un raclage cutané (expliqué plus haut dans cet article) comme pour la gale du chien. La gale du chat est également une zoonose (donc une maladie transmissible à l’Homme) et se transmet par contact direct avec le chat infecté. Elle provoquera alors chez vous quelques lésions sur la peau accompagnées de démangeaisons mais généralement de plus courte durée.

Votre chat se gratte ? Parles-en à votre vétérinaire
Crédit Photo : Sitikka / Gettyimages

Comment traiter mon animal ?

Qu’il s’agisse de votre chien ou de votre chat, des traitements existent ! Veuillez toujours contacter votre vétérinaire afin de poser le diagnostic de gale et d’appliquer le traitement correspondant au mieux à votre chien ou à votre chat.

D’autres acariens tels que le Demodex, le Trombicula et le Cheyletiella peuvent également donner des lésions similaires à celles de la gale. C’est également le cas avec une dermatite atopique ou une allergie aux piqûres de puces. Il est donc nécessaire que votre vétérinaire mette en évidence le parasite afin de choisir le traitement idéal.

Le premier traitement est tout d’abord topique, c’est-à-dire au niveau de la peau elle-même. En effet, il vous est conseillé de tondre chacune des lésions cutanées et de les désinfecter avant d’y appliquer localement un produit spécifique contre la gale. Ce produit ne doit pas être rincé. Il faut bien souvent répéter les traitements car ces produits ne sont pas ovicides, c’est-à-dire qu’ils ne tuent pas les œufs mais les parasites eux-mêmes. De plus, il faut penser à bien traiter toute la surface corporelle de l’animal ainsi que les autres congénères avec qui il est en contact.

Il est également possible d’administrer un traitement systémique à votre chien ou votre chat, c’est-à-dire un médicament à donner en comprimé (Milbémycine), en pipette (Sélamectine) ou en injection (Moxidectine) qui agit sur l’ensemble du corps de l’animal. 

Il est préférable de traiter votre chien ou votre chat à la fois localement et de façon systémique afin de lui donner toutes les chances d’éliminer les parasites au plus vite ! Il vous sera également recommandé de nettoyer et désinfecter l’environnement car même si le parasite n’est pas très résistant dans le milieu extérieur, il peut quand même y vivre entre deux et quatre jours…

Votre vétérinaire est le mieux placé pour donner le traitement adéquat à la gale de votre chien ou votre chien.
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Et la gale des oreilles dans tout ça ?

Contrairement à la gale du corps, la gale des oreilles ne concerne… que les oreilles ! Elle n’est pas engendrée par le même parasite que la gale corporelle mais plutôt par un acarien du nom d’Otodectes cynotis. On retrouve le même acarien à la fois dans la gale d’oreilles du chat et du chien. Il s’agit d’un parasite blanchâtre d’environ un millimètre qui se nourrit de cérumen et de déchets organiques (cellules mortes) au sein même du conduit auditif de son hôte. Otodectes cynotis quitte très rarement l’oreille mais peut, si l’infestation est grande, se retrouver sur la peau à proximité de l’oreille.

La gale d’oreilles est très contagieuse et passe d’un animal à l’autre par simple contact (de chien à chien, de chat à chat, de chat à chien ou l’inverse). C’est pourquoi on la rencontre souvent chez des animaux vivant en collectivité ou qui vagabondent à l’extérieur. La contamination de la mère aux jeunes de la portée est également très fréquent.

La gale des oreilles provoquée par Otodectes cynotis est également appelée otacariose ou otodectose et touche particulièrement les jeunes animaux. Il s’agit d’une cause fréquente d’otite atteignant une ou les deux oreilles et se traduisant par un cérumen noirâtre abondant avec un prurit (= démangeaisons) important. Le chat ou le chien risque alors de s’automutiler, c’est-à-dire de s’abîmer lui-même les oreilles à force de se gratter continuellement aggravant l’otite et provoquant parfois des plaies et des othématomes.

Cependant, l’accumulation de sécrétions au niveau des oreilles et le prurit, bien que très évocateurs, ne sont pas systématiquement significatifs d’une gale d’oreilles. Seul votre vétérinaire est capable d’en faire le diagnostic. A l’aide d’un otoscope, il peut repérer les parasites logés dans le conduit auditif et s’il est équipé d’un microscope avec une caméra connectée, il pourra même vous les montrer !

Le traitement de la gale d’oreille, comme le traitement de la gale du corps, repose à la fois sur une action topique (locale) et parfois systémique (générale). Avant toute chose, il est important de traiter tous les animaux de la maison (chien, chat et même furet) et de respecter minutieusement le traitement.

La première partie du traitement consiste en un nettoyage complet des oreilles. Il s’agit de l’étape la plus importante car elle permet non seulement d’éliminer une grande quantité d’acariens mais aussi de faciliter la pénétration des produits de traitement. Ensuite, il faut appliquer un médicament localement au niveau des conduits auditifs afin de traiter l’otite secondaire à la gale d’oreilles. Enfin, il peut être nécessaire de passer par un traitement systémique à base de molécules tuant les parasites, comme la sélamectine (sous forme de spot on) par exemple.

Malgré son nom compliqué, Otodectes cynotis est relativement fragile et se traite facilement. Il n’est pas contagieux pour l’Homme, vous ne risquerez donc, en aucun cas, d’attraper la gale des oreilles de votre chien ou de votre chat.

Qu’il s’agisse de la gale du corps, aussi bien pour le chien que pour le chat, ou de la gale des oreilles, la meilleure prévention est de traiter régulièrement son animal de compagnie contre les parasites à l’aide de produits adaptés. N’hésitez pas à contacter votre vétérinaire afin qu’il vous conseille la meilleure protection pour votre compagnon.

Dr Alicia Quievy

Diplômée : Liège 2017

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